Le Conseil régional de Bretagne est le seul en France à avoir un site internet siglé de sa propre extension régionale. Et son Président, Loïg Chesnais-Girard, y voit la preuve de la singularité bretonne, devenue un véritable atout dans une économie mondialisée.

BRETONS : Le conseil régional de Bretagne est le seul à mettre en avant son extension Internet régionale…

LOÏG CHESNAIS-GIRARD : Cela montre bien la singularité de la Bretagne. Elle est au cœur de nos stratégies. La singularité est une force, un moyen de se différencier aussi dans un monde concurrenciel, entre les 200 régions européennes. Le .bzh, c’est une belle occasion de nous saisir d’un outil supplémentaire de singularisation de notre territoire.

Ce .bzh serait donc une façon d’ancrer dans le monde numérique quelque chose en lien avec la Bretagne ?

Oui, je le crois. Nous sommes encore  meilleurs  pour  nous  projeter à l’international si nous sommes ancrés dans notre territoire, si notre port d’attache est connu. La création bretonne, dans tous les domaines – industriel, pêche, agricole, numérique ou culturel – s’appuie sur une histoire forte, un enracinement. C’est ce qui nous permet de nous projeter.

Ce n’est donc pas un gadget ?

Non. Si ça avait été un gadget, trois ans après, est-ce que cela persisterait ? Si les associations, les entreprises, les différents acteurs continuent à utiliser le .bzh, c’est qu’ils y trouvent un intérêt, ce n’est pas pour faire plaisir au conseil régional de Bretagne.

La Bretagne est donc connue en dehors des frontières françaises ?

J’ai eu la chance d’aller il y a peu en Allemagne. Je ne dis pas que c’est hyper-connu, que tout le monde nous court après dans la rue, mais ça participe à la création d’une identité. Et aujourd’hui, votre produit, quand vous l’achetez, vous voulez qu’il ait une identité. Regardez la communication de Coca-Cola, qui met des noms de ville sur ses bouteilles. C’est extraordinaire ! S’il y a bien une marque mondiale par essence sans aspérité nationale, c’est Coca-Cola ! Eh bien là, ils vont vendre du Coca-Cola avec Nice ou Carnac écrit dessus. On voit bien qu’il y a une volonté de retour au territoire. Ça peut être du marketing, mais c’est pour nous quelque chose de profondément ancré. Nous, finalement, nous étions en avance par rapport à cette mode actuelle du local.

C’est un phénomène de mode assez récent ?

Oui. Mais l’être humain a be- soin d’être de quelque part, il a besoin d’une culture, d’un lieu où il a grandi, où il a vécu, où il a passé des vacances. Tous les grands capitaines d’industrie, dans l’économie la plus mondialisée possible, dans leur for intérieur, sont de quelque part. Quand vous faites votre choix en tant que citoyen-consommateur, en tant qu’entrepreneur-décideur, c’est aussi en lien avec votre vécu. Ça, ça revient furieusement à la mode. Mais moi, je pense que ça a toujours été au cœur des systèmes.

Avez-vous des remarques et des réactions quand vous présentez votre adresse mail en .bzh ?

Ça crée une forme de connivence. La dernière fois, c’était au Japon. J’étais à Tokyo, pour rencontrer une entreprise, et les acteurs, en lisant ma carte, ont réagi à deux choses : mon prénom et le .bzh. Cela crée des sourires, une connivence. Cela crée de l’humanité ! •

www.bretagne.bzh

Article extrait du cahier spécial .bzh publié en partenariat avec le magazine Bretons

Crédit photo : Emmanuel Pain